LE CANTIQUE DES CREATURES
Traduction Geneviève Gauthier
A Toi seul Bon Seigneur
reviennent gloire e honneur
à Toi louanges et bénédictions
A Toi seul elle reviennent
qui es le Très Haut Seigneur
et nul homme n'est digne
de nommer
Loué sois-tu Mon Seigneur
Dans toutes tes créatures
et surtout Frère Soleil
et sa lumière
De lui tu nous illumines
qui est beauté qui est splendeur
et de Toi ô le Très Haut
porte le sceau
Loué sois-tu Mon Seigneur
pour nos soeurs Etoiles et Lune
qu'en les cieux tu as formées
claires et belles.
Loués soistu pour Frères le Vent,
air, nuages et tous les temps
qui à chaque créature
offrent sa nourriture.
Loué sois-tu Mon Seigneur
pour notre soeur l'Eau
elle est pure elle est utile
elle est précieuse.
Loué sois-tu pour Frère le Feu
Par qui tu éclaires nos nuits
Il est beau il est joyeux
robuste et fort.
Loué sois-tu Mon Seigneur
pour notre Mère la Terre
car c'est elle qui nous porte
et nous nourrit
Loué sois-tu Mon Seigneur
Fruits et fleurs
elle produit
et plantes de toutes couleurs
Loué sois-tu pour ceux
qui pardonnent en Ton amour
supportant maux
et angoisses
bénis soient ceux
qui chemineront en paix
qui de Toi Bon Seigneur
auront la Grâce
Loué sois-tu mon seigneur
pour la Mort Corporelle
à qui nul être vivant
n'échappe
bénis seront ceux
que ta Volonté
a qui Soeur Mort
point de mal fera
LE LOUP DE GUBBIO
St François vivait en ce temps là à Gubbio
Sur les chemins du comté
Apparut un loup féroce
Qui mettait en pièces hommes et bêtes,
Nul n'avait plus le coeur de l'affronter.
François eut pitié de ces gens,
De leur peur d'hommes
Il se mit en chemin, cherchant
Le lieu où le loup vivait,
Ne prenant point d'arme avec lui.
Lorsqu'il finit par trouver le loup,
la rencontre eut lieu, menaçante,
François l'arrêta et, levant la main :
"Toi, frère loup, tu voles et assassines,
sur cette terre, tu sèmes la peur,
J'apporterai la paix entre toi et ces gens,
Le mal sera pardonné
Par eux, pour toujours tu auras à manger
Et plus jamais dans ta vie tu n'auras faim
Car plus que du loup l'enfer fait peur! "
On dit que François prononça ces paroles
Et qu'il apporta la paix sur cette terre
Dans les années qui suivirent, plus personne
Ne pâtit du loup
"Toi frère loup, tu voles et assassines
Mais plus que du loup l'enfer fait peur!".
OYEZ PAUVRETTES
Oyez pauvrettes appelées par le Seigneur
Qui de tant de contrées et provinces êtes venues
Oyez pauvrettes appelées par le Seigneur
Vivez toujours dans la vérité
Que vous mourriez dans l'obéissance.
Ne tournez pas vos regards vers la vie étrangère
celle de l'esprit est meilleure
Je vous prie, par grand amour,
Que vous viviez dans la pauvreté.
Icelles affligées d'infirmités
et autres accablées
Que chacune les garde en paix
Et au ciel sera couronnée.
DIVINE COMEDIE PARADIS
CHANT XI
(Traduction empruntée à André Pézard, ED. la Pléïade)
Entre Toupin et les eaux qui descendent
du puy élu par Hubaud, saint ermite,
des hauts monts tombe une côte fertile.
d'où froid et chaud par la Porte-au-Soleil
se font sentir dans Pérouse; et derrière,
sous rude joug, pleurent Nocère et Gauld.
De cette côte, à l'étage où se brise
sa roideur, un soleil nacquit au monde
comme parfois le nôtre naît du Gange.
Mais pour ne trop aller à vis couvert,
il sied qu'en mon parlage errant tu prennes
pour ces amants François et pauvreté. Jà leur
concord et leur joyeuse guise
Faisaient près d'eux amour naître à miracle
Et doux regards, sources de saints pensers;
Tant que premiers de tous le vénérable
Bernard se déchaussa, pour bien courir,
A cette paix, et courant crut tarder.
Et lâcheté ne lui greva les cils
D'être né fils à Pierre Bernardon,
ni di sembler dépitable à merveille;
Mais royaument, de sa dure devise
A Innocent il s'ouvrit, et en eut
Le premier sceau à sa religion.
[Puis] la pauvrette gens se fut accrue
après cestui, dont la mirable vie
Mieux se devrait chanter au ciel de gloire.
Puis, enflmmé par la flamme du martyre,
Sous le regard superbe du Sultan,
Il prêcha Christ et ceux qui le suivirent
.......................................................
Sur l'âpre roc entre le Tibre et l'Arne
lui fut baillé le dernier sceau du Christ.
Plut de le rappeler au guerredon
Qu'il mérita par se faire chétif
Aux frères siens, si comme à justes hoirs,
Recommandant sa dame la plus chère,
Il commanda qu'ils l'aimassent par foi:
De ce pauvre giron voulut partir
Sa claire âme, rentrant dans son royaume,
Et pour son corps ne voulut d'autre bière.
Frère François partit un jour par delà les mers
Prêcher jusqu'en terre de Babylone,
Lui et ses compagnons, sur la route des Sarrasins
Furent capturés et reçurent la bastonnade, pauvres d'eux!
Frère François parla,
Il prêcha si bien
Que le grand sultan écouta
Et l'admira énormément,
De ses chaînes il le libéra...
Ainsi François partit prêcher à Babylone
Frère François s'arrêta prendre du repos,
Une femme voulut s'approcher de lui,
Beau était son visage mais vénéneux son coeur,
Avec son corps, elle l'invita à pécher.
Frère François dit:
"Je pécherai avec toi"
Il s'étendit dans le feu,
Les bras tendus vers elle.
Elle se repentit, se convertit...
Ainsi François partit prêcher à Babylone.
DANS LES MARAIS DE VENISE FRANCOIS FIT HALTE POUR PRIER ET TOUT SE TUT
LA REGLE
LE PRECHE DE LA PARFAITE JOIE
LE TRAITE DES MIRACLES
Villa était un enfant, un enfant muet,
Se vouant à François, il se réveilla en chantant.
Le jeune Mancino était à l'article de la mort,
pronoçant le nom de François, il fut guéri.
Bartholomée le mendiant,
A l'ombre d'un noyer s'était endormi,
Lorsque, se relevant, ses jambes ne le portaient plus,
Par la grâce de François il fut guéri.
La pauvre Sybille était aveugle et triste,
Bonhomme de Fano avait la lèpre,
LA belle hubertine était affligée de haut mal,
Par le nom de François ils furent guéris.
A Foligno, le bon Nicolas,
Rongé de douleurs et ne les supportant plus,
Se voua à François, c'est sur ses jambes
Et le coeur léger, qu'il rentra chez lui.
Un enfant, à Capue, tombé dans le fleuve,
Retrouva la vie après l'avoir perdue.
Un jeune de Sessa fut enseveli sous un mur
Mais François le ramena à lui avant l'aube.
Marie de Gagliano, qui avait soif,
Trouva une source prodigieuse.
Une femme de Narni qui était possédée
fut libérée par le signe de la croix.
Gauthier d'Arezzo souffrait de fièvres,
Se vouant à François, il fut guéri.
Et Julienne eut un fils, elle
Qui se mourait de mélancolie.
En terre d'Espagne, à San Facondo,
Un grand cerisier s'était racorni,
Les gens dupays le confièrent à François
En fleurs au printemps, il étonnait le monde.
LA MORT DE FRANCOIS
La nuit n'était pas encore venue,
Le samedi après les vêpres,
Frère François baissa la tête
Et retourna au Seigneur.
Son âme telle une lueur
Par-delà les nues s'en fut
Comme un navire sur les flots
Entrat dans la gloire des cieux.
A la tombée de l'obscurité,
Les alouettes s'en vinrent en chantant,
Tournoyant au-dessus des maisons,
Longtemps elles crièrent,
La nuit n'était pas encore venue,
Le samedi après les vêpres,
Ayant résolu en lui tout mystère,
Frère François rendit le dernier soupir.
PSAUME
(Musique de Ennio Morricone)
Jour et nuit j'ai crié,
Jour et nuit je t'ai cherché
Maintenant que plus personne ne m'aide,
Regarde-moi, secours-moi,
Dans mon humiliation.
Mon immense désarroi,
En vain j'ai cherché
Qui s'appitoyât sur moi
Sans trouver...
Moi, étranger à mes frères,
Pèlerin pour ma mère,
J'ai porté mon regard de ci de là
Mais nul je ne vis qui pût
Me consoler...
Tu sais mes cheminements
A présent, viens me défendre,
J'ai été piétiné
Que ton aide
Ne me fasse pas défaut...
Ma voix a crié,
Ma voix a supplié,
Dans la poussière je gisais
Mais tu as pris ma main,
Seigneur mien!
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